Subarashii Asahi

I) b- Les geishas

 

Continuons avec les Geishas que beaucoup considère comme des vulgaires prostituées. Mais ces femmes sont bien plus que ça et restent un élément fondamental de la culture japonaise.

        Le terme Geishas se compose des mots: "Gei" symbolisant l'art et "Sha" représentant la personne. Elles apparurent au XVIIIème siècle et étaient d'abord appelées "Onna geisha", onna signifiant "femme". En effet, il existait des hommes geishas appelés "Otoko geisha" qui étaient principalement des troubadours qui devaient faire patienter les clients des maisons de plaisirs. Puis, les hommes voulurent autre chose que des prostituées et des courtisanes pour les divertir et les geishas telle que nous les connaissont apparurent.

        Le rôle des geishas est de divertir les clients. Elles représentent la culture et le raffinement. Elles sont donc payées par leur client mais surtout par leur Danna (voir après).

Certaines geishas connues deviennent très fortunées et en général, leurs clients sont des hommes d'affaires ou des étrangers riches. Elles sont maintenant réservées à une certaine élite étant donné que leur nombre a grandement baissé.

Comment devient-on Geisha? A l'origine, les geishas sont des fillettes qui ont été vendus à des maisons de geishas car leurs parents étaient pauvres. L'âge officiel pour être geisha est de 3 ans et 3 jours. La fillette appelée "Shikomi" sera d'abord domestique puis deviendra assistante. Une fois jeune fille, elle devient apprentie appelée "Maiko" et commencent les cours, ainsi qu'un entrainement intensif donné par des geishas expérimentées. Les maiko doivent se trouver une "grande soeur". La grande soeur doit aider sa cadette en l'introduisant dans des cérémonies et des soirées mais aussi, lui apprendre les bonnes manières et comment agir sur le terrain. Si la maiko fait une erreur, c'est la grande soeur qui endosse la responsabilité et parfois même le déshonneur. Jusqu'à ce que la maiko devienne une geisha, la grande soeur prend une partie de l'argent que sa cadette gagne lors de ses premiers rendez-vous.

        Chaque geisha, quand elle devient un temps soit peu connue, a une ou un (plus répandu) Danna. Ce danna est un protecteur. Il est un client habituel de la geisha. Il la prend sous son aile, l'enmène durant des déplacements etc. Il lui offre des bijoux, des vêtements mais paye aussi les frais d'entretien et une partie des dettes accumulées par la geisha lorsqu'elle était encore une maiko. En effet, une fois geisha, elle doit rembourser sa maison qui a payé pour l'élever.

        Pour devenir geisha, la maiko doit subir une épreuve qui n'est pas la plus facile... Cette épreuve est nommée "Mizuage" (signifiant "défloration"). Cela consiste à vendre sa virginité au plus offrant, cette personne devenant généralement le Danna de la geisha. Attention! Une geisha n'est pas une prostituée! Après cette épreuve, elle ne doit plus avoir de rapports sexuels!

        Les habits constituent, pour les geishas, des éléments importants car ils font ressortir leur beauté et leur élégance. Le kimono constitut l'élément principal de sa garde robe. Tous les kimonos sont de même longueur. Il faut donc, sauf pour les très grandes femmes, replier le tissu sous l'obi. L'"obi" est la ceinture du kimono, le noeud qui s'attache dans le dos. Ce obi peut mesurer trois mètres cinquante de long, sur cinquante centimètres de large. La différence entre les habits des geishas et ceux des prostituées réside dans le port de cette ceinture. En effet, chez les prostituées, celle-ci s'attache à l'avant puisqu'elles doivent l'enlever puis le remettre plusieures fois dans la soirée, elles n'ont pas le temps de le rattacher derrière leur dos. La geisha chausse des "zori" ou des "okobo". Les zori sont des sandales en paille laqués et les okobo sont des chaussures en bois, pointues, assez hautes, avec des lanières laquées. La geisha porte également des chaussettes blanches appelées "tabi" qui se boutonnent sur le côté de la cheville pour en épouser parfaitement la forme.

        De tous les arts pratiqués par la Geisha, la danse est le plus révéré. La danse et la cérémonie du thé sont des traditions d'une richesse incomparable. Toutes les geishas doivent étudier la danse, mais seules les plus douées et les plus belles d'entre elles se verront encouragées à se spécialiser dans cet art. Les autres apprendrons le shamisen, le chant ou encore le taiko (tambour).

Le shamisen, ou guitare japonaise, est un instrument avec un manche en bois, assez étroit, et avec trois chevilles à l'extrémité. On peut le démonter puis le glisser dans un sac, ou dans une boîte pour l'emporter plus facilement.

        Une geisha doit également avoir l'art de la rhétorique puisqu'elle doit tenir toutes sortes de conversations avec les convives ce qui demande aussi un minimum de culture. De plus, elle doit être gracieuse, charmante, gentille et avoir le sens de la repartie, pour quelques plaisanteries. Mais aussi l'art de la politesse, comme rire aux blagues ou bien repousser des avances avec classe et élégance.

            Dans les années 1920, on comptait 80 000 geishas. En 1980, 70 000 et maintenant seulement 250 geishas. Elles sont concentrées dans le Gion, célèbre quartier de Kyôtô. Elles donnent des représentations deux fois par an lors de spectacles. Aujourd'hui, une soirée avec une geisha coûte environ 50 000 yens, soit 450 euros. Les hommes d'affaires aiment beaucoup inviter des geishas lors de dîners ou soirées ou tout simplement pour se détendre.